Lisa-Maria Kellermayr était médecin en Autriche et s’est suicidée vendredi dernier. Elle a été harcelée par des militants antivax pour son discours sur les vaccins Covid-19.
“La haine et le sectarisme n’ont pas leur place dans notre Autriche”, a déclaré samedi 30 juillet le président Alexander Van der Bellen. Il répondait alors au suicide de Lisa-Maria Kellermayr, une médecin autrichienne qui s’est suicidée après avoir été harcelée par des militants anti-vax et des théoriciens du complot liés au COVID-19[FEMININE
Le corps sans vie de Lisa-Maria Kellermayr a été retrouvé vendredi dernier dans son bureau en Haute-Autriche. Selon l’agence de presse Reuterune lettre a été retrouvée avec elle expliquant son geste, ce qui a motivé les procureurs en charge du dossier à ne pas demander d’autopsie.
Lichtermeer à Vienne, Mahnwachen : Nach dem Tod der oberösterreichischen Ärztin Lisa-Maria Kellermayr herrscht Betreffheit und Bestürzung.https://t.co/lxkXnZeaCE pic.twitter.com/UU2UIu7S9M
– Kronen Zeitung (@krone_at) 31 juillet 2022
Pendant la pandémie, ce médecin avait donné de nombreuses interviews sur la lutte contre le coronavirus, notamment en soutien à l’administration de la vaccins. Ceci, alors que l’Autriche a l’un des taux de vaccination les plus bas d’Europe occidentale.
Le mois dernier, le pays a abandonné son projet d’introduire la vaccination obligatoire contre le Covid-19 pour les adultes. Tout au long de la crise, il y a eu une forte opposition aux mesures de santé publique. Des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté contre les fermetures générales, par exemple, au plus fort des infections.
Menacé en ligne et personnellement
Dans ce contexte, le discours de Lisa-Maria Kellermayr n’a pas fait l’unanimité et le médecin a fait l’objet de violents harcèlements, voire de menaces de mort. Le président autrichien a ainsi dénoncé ceux qui “lui faisaient peur, le menaçaient, d’abord sur Internet puis en personne, se rendant directement à son bureau”.
Selon les médias autrichiens, la victime dépensait entre 8 000 et 10 000 € par mois pour assurer sa sécurité, tant la pression était forte. Elle a même temporairement fermé son cabinet, où ses harceleurs sont venus la chercher.
Selon l’Association des médecins autrichiens, la mort de Lisa-Maria Kellermayr reflète une tendance plus large de menaces contre les infirmières. Alexander Van der Bellen a salué la mémoire du pratiquant et appelé son pays à mettre fin à “cette intimidation et cette campagne de peur”.