
La production de pétrole en Libye a atteint 1,2 million de barils par jour, la moyenne journalière avant le blocus pétrolier qui a duré de mi-avril à mi-juillet et paralysé l’économie de ce pays instable, a-t-on appris de source officielle dimanche 31 juillet. Ministre du Pétrole et du Gaz Mohamed Aoun “confirmé” dans une réponse écrite à l’AFP que la production avait atteint ce niveau, après des publications à ce sujet dans la presse locale. “Nous sommes heureux d’annoncer que nos taux de production ont atteint des niveaux […] de 1,2 million de barils par jour »a ensuite annoncé dans un communiqué la National Petroleum Company (NOC), la seule autorisée à commercialiser le brut libyen.
Dotée des réserves les plus abondantes d’Afrique, la Libye est plongée dans une profonde crise politique, minée par les divisions entre l’est et l’ouest du pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Deux gouvernements se disputent depuis mars sur le pouvoir : l’un basé à Tripoli (ouest), dirigé par Abdelhamid Dbeibah depuis 2021, et un autre dirigé par Fathi Bachagha, soutenu par le camp du maréchal Khalifa Haftar. Mi-avril, six grands gisements et terminaux pétroliers avaient été fermés par des groupes proches du camp à l’est, cherchant une réponse des autorités de Tripoli notamment. “répartition équitable” revenus pétroliers, sur fond de chaos politique et de luttes intestines. La production de pétrole, principale source de revenus du pays – dont l’essentiel est exporté – est alors tombée à 400 000 barils par jour.
Mi-juillet, les groupes responsables du blocus ont finalement annoncé la levée de l’embargo sur la production et les exportations, suite à un accord indirect entre MM. Dbeibah et Haftar. Selon des sources diplomatiques occidentales, ce dernier, en échange de la réouverture des installations par M. Haftar, affirme que M. Dbeibah lui versera une partie des revenus pétroliers pour les frais des régions sous son contrôle. Cet accord, qui n’a jamais été officiellement confirmé, a vu la démission du patron du CNO Mustafa Sanalla, un technocrate respecté par la communauté internationale, et son remplacement par l’ancien banquier Farhat Bengdara, connu pour avoir des liens étroits avec les Émirats arabes unis, qui soutient le camp oriental.
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