Par Clément Gruin
publié le
mis à jour le 1 février 23 à 18:32

Les premiers résultats de l’essai clinique de vaccin individualisé contre le cancer sont encourageants pour les chercheurs duInstitut universitaire du cancer de Toulouse et leur partenaire Transgene, qui développe le vaccin TG4050 dans son laboratoire alsacien. UNE dix patients ont été vaccinés en France pour la première phase de test qui touche à sa fin.
“Provoquer une réponse immunitaire”
Le but de l’étude est de montrer que ce vaccin, développé pour chaque patient à partir de ses propres antigènes, permet déclencher la réponse immunitaire attendue chez le malade. L’étude porte sur les cancers ORL et ovariens, qui répondent moins bien à l’immunothérapie.
“Nous entraînerons le système immunitaire, en lui apprenant comment et où attaquer le cancer de chaque patient en fonction de ses caractéristiques. Un tel produit est à la pointe de la médecine personnalisée. Nous créerons un médicament unique pour chaque patient. C’est un gros effort dans recherche mais aussi en production”
Contrairement aux vaccins conventionnels, qui tentent de prévenir une maladie, ce vaccin thérapeutique vise à soigner le patient. « Avec ces premiers résultats, nous voulons prouver qu’un vaccin personnalisé est la solution bonne stratégie pour activer les lymphocytes T contre les cellules cancéreuses », explique le professeur Jean-Pierre Delord, qui coordonne l’essai.

Axé sur les cancers ORL et ovariens
Cet essai clinique porte sur les cancers ORL et ovariens, mais le concept pourrait éventuellement être étendu à d’autres types. “Le vaccin est basé sur la présence de mutations présentes dans la plupart des cancers potentiel d’application sur de nombreux autres types de tumeurs, explique le professeur Maha Ayyoub, immunologiste à l’IUCT. Mais si vous voulez obtenir des résultats cliniques, vous avez besoin d’un essai contrôlé et vous devez commencer quelque part. »
Transgene est le seul laboratoire travaillant sur l’immunothérapie en France et s’appuyant sur laintelligence artificielle identifier les mutations tumorales à sélectionner pour chaque patient. « Nous sommes heureux que ces bonnes idées soient nées en France il y a trois ans : nous sommes dans une compétition mondiale et au final ce sera une amélioration pour nos patients », souligne Jean-Pierre Delord.
21 patients au programme
La première phase de test a été réalisée auprès de 21 patients en France (15 à Toulouse, 6 à l’Institut Curie à Paris), ainsi qu’au Royaume-Uni et aux États-Unis. “Nous approchons de la fin de cet essai clinique, ce qui nous motive à ne pas nous arrêter là”, assure Hedi Ben Brahim. Nous allons à la phase deux cette année, qui est plus ambitieuse et devrait démontrer encore plus fortement le bénéfice de notre traitement. »

La recherche continue
Il reste encore un long chemin à parcourir avant que ce vaccin ne soit disponible pour le grand public. “Dans notre étude, aucun des patients vaccinés n’a rechuté”, se félicite le Pr Delord, précisant que ces résultats demandent à être confirmés par une étude plus large. « Nous sommes très heureux de ce résultat, mais nous ne pouvons pas prétendre à la victoire aujourd’hui. Il faut Un peu plus de temps avant ce vaccin était une médecine conventionnelle et accessible à tous. »
Cette étude est la prochaine étape de la recherche sur le cancer, qui tente de développer un vaccin depuis des décennies. “Ce développement depuis les années 1990 pour produire des vaccins anticancéreux a permis le développement du vaccin anticancéreux SRAS-CoV-2 en si peu de temps : nous travaillions sur ces nouveaux concepts de vaccins depuis des décennies », souligne le professeur Ayyoub.
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