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mieux comprendre la maladie pour faire avancer la recherche

publié le jeudi 02 février 2023 à 13h11

Portée par un nouvel arsenal thérapeutique et une meilleure compréhension de la maladie, l’oncologie a fait des progrès spectaculaires ces dernières années et le champ de la recherche semble encore immense.

Causé par la transformation de cellules qui deviennent anormales et se multiplient de manière excessive, le cancer est un fléau vieux comme la vie.

Mais les avancées de la recherche ont permis de mieux comprendre cette maladie, cause de près de 10 millions de décès dans le monde chaque année : on sait désormais que pour un même organe il n’y a pas « un » mais « des » cancers. Et qu’il peut y avoir différentes tumeurs pour un même type de cancer.

“Parler de cancer du côlon ou de cancer du sein ne sert à rien; l’enjeu aujourd’hui est de définir à quoi ressemble le cancer sur le plan biologique”, explique à l’AFP le Dr Fabrice André, directeur de recherche au centre anticancéreux Gustave-Roussy.

Par exemple, il existe trois principaux types de cancer du sein, qui ne se prêtent pas aux mêmes traitements.

Ces dernières années, « le développement des technologies moléculaires a permis de mieux identifier pour chaque type de tumeur quelles protéines anormales doivent être bloquées », poursuit le professeur André.

Cette meilleure compréhension de la maladie a conduit dans les années 2000 à l’émergence de thérapies ciblées ciblant une mutation génétique précise.

– Immunothérapie –

Auparavant, la chimiothérapie était souvent le seul traitement proposé : mais en visant à éliminer les cellules cancéreuses, quelle que soit leur localisation dans le corps humain, elle pouvait provoquer des effets secondaires.

Pour plusieurs cancers, comme certaines leucémies, “les thérapies ciblées ont été une révolution”, souligne le professeur Bruno Quesnel, directeur de la recherche et de l’innovation à l’Institut national du cancer (Inca).

Au cours de la dernière décennie, l’immunothérapie est devenue l’avancée la plus importante en oncologie.

Le principe : le patient devient sa propre médecine. Contrairement à la chimiothérapie, on ne cible plus les cellules cancéreuses elles-mêmes, mais les cellules immunitaires qui les entourent pour les activer. Reboostés, ils sont les derniers à détruire les cellules tumorales.

Cette découverte a remporté le prix Nobel de physiologie et médecine 2018 pour James Allison de l’Université du Texas et Tasuku Honjo de l’Université de Kyoto.

Pour certains cancers, cette découverte était importante. Par exemple, avant 2010, le taux de survie des patients atteints de mélanome métastatique (le cancer de la peau le plus grave) était très faible. Grâce à l’immunothérapie, l’espérance de vie a augmenté de près de dix ans contre quelques mois auparavant.

Mais toutes les tumeurs ne répondent pas à ce traitement, qui peut également entraîner des effets secondaires.

– Intelligence artificielle –

“Nous n’en sommes qu’au début de l’immunothérapie”, assure le Pr Bruno Quesnel. Les déclinaisons de cette nouvelle arme thérapeutique sont déjà nombreuses : anticorps bispécifiques, thérapies cellulaires et géniques (CAR-T cell)…

“Il va maintenant falloir réussir à combiner les traitements le plus intelligemment possible”, indique Pierre Saintigny, oncologue au centre Léon Bérard à Lyon. “Avec l’immunothérapie nous avons franchi une étape dans le traitement du cancer, mais il reste encore des marches à gravir pour tous les patients qui n’en bénéficient pas”.

Les chercheurs peuvent compter sur la capacité des biotechnologies à développer de nouveaux médicaments de plus en plus spécifiques et moins toxiques.

Autre pilier : le développement de l’intelligence artificielle (IA), qui permet déjà de mieux définir le pronostic des cancers. Grâce à elle “nous pourrons identifier quels patients pourraient bénéficier d’un traitement court”, assure Fabrice André. Bénéfice : désescalade thérapeutique pour les patients et baisse des coûts pour la collectivité.

Le cancer du sein a été le pionnier de l’utilisation de l’IA, qui devrait désormais bénéficier à d’autres cancers.

Un autre espoir réside dans la capacité à détecter très tôt une tumeur dans l’organisme. “On le fait déjà aux Etats-Unis en regardant l’ADN grâce à une simple prise de sang, mais il y a encore beaucoup de faux positifs”, note Fabrice André.

Avant la généralisation d’une telle technique, la prévention reste à ce jour le meilleur moyen de prévenir une grande partie des cancers.

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